Bannister Dom Perignon
Nombre de messages : 1955 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: ANN BURTON IN THE RAIN Ven 22 Fév - 15:27 | |
| Voila un encore un jour de pluie. Tu aurais peut-être du faire attention. Le monde à l’envers descend lentement la pente du jour et tire le rideau. L’entrecôte brûlante et tout ce jus de viande dans l’assiette, dans les ombres bleues qui rampent à même la nappe, sous la fenêtre ouverte sur les trombes d’eau qui balayent comme des furies le parking du petit restaurant à moitié vide. Le vin est rouge sombre, presque noir. La serveuse est jolie et couche avec le patron. La patronne fait ses comptes au fond de la salle. Tu n’es pas encore ivre, mais cela ne va pas tarder, c’est le meilleur moment de la journée, le moment d’être presque ivre avant de reprendre ton travail. Avant de ramasser ton manteau accroché là-bas contre le mur pisseux, de payer au comptoir, de sortir dans le froid et dans l’odeur des sapins et de la pluie, de remonter dans ta voiture, de rouler. Tu aurais peut-être du faire attention. Au bord de la route il y a des enfants qui marchent en file indienne et leurs visages disparaissent derrière les capuches de leurs cirés jaunes, bleu, rouges, verts. Tu t’arrêtes sur le bas coté parce que tu as vu un champ plein de rosés. Tu ouvres le coffre et prends un sac en plastique, dévale la pente et le remplis, quand même, quand même, de champignons. Tu remontes tu roules à nouveau. Le ciel devient si noir qu’il fait presque nuit en plein milieu de l’après-midi. Passent les rues et les murs clos. Et que dure t-il de ces retours où tu allais t’asseoir dans la chaleur du fourneau le soir sans prendre le temps d'enlever tes vêtements pour mieux te nourrir des sourires et de la lumière pâle et vive de ces avant-bras de femme, aussi graciles que les racines dansantes du saule dans l’eau glacée. La salade trempe dans le miroir de grès de l’évier. Tu aurais peut-être du faire attention. Tu reviens chez toi et seulement chez toi. Seulement chez toi. La nuit est arrivée comme une grande. Les jardins brûlent dans l’indifférence des chiens et les aboiements seront les seules minutes dans les ténèbres. Que la pluie ne s’arrête, les corneilles parlent avec l’ardoise détrempée au fait du toit et disent tout le bien de l’hiver quand il fait mal. La vitre est froide et l’eau fait son œuvre pendant que cuit dans la, buée le repas du soir. Là-bas la frontière que tu ne passes plus, le fracas brutal, sec et limpide des pierres roulant sous le torrent dès qu’on ouvre la fenêtre.Tu aurais peut-être du faire attention.
Here's that rainy day they told me about and I laughed at the thought that it might turn out this way where is that worn out wish that I threw aside after it brought my love so near funny how love becomes a cold rainy day.
La chanteuse hollandaise Ann Burton - Johanna Rafalowicz pour les intimes - trouve le ton le plus juste et une ironie parfaitement désabusée ou court la retenue dans cette très belle version d’Here's That rainy Day gravée en 1969 avec le délicat pianiste Louis Van Dijk.
HERE'S THAT RAINY DAY
Dernière édition par Bannister le Ven 22 Fév - 19:03, édité 3 fois | |
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Johnnie Veuve Clicquot-Ponsardin
Nombre de messages : 1098 Age : 74 Date d'inscription : 30/06/2007
| Sujet: Re: ANN BURTON IN THE RAIN Ven 22 Fév - 18:53 | |
| Encore une artiste de jazz que je ne connaissais pas. Très belle interprétation que ce HERE'S THAT RAINY DAY. Merci Bannister !!! | |
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Franck Demi
Nombre de messages : 31 Age : 35 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 20/09/2008
| Sujet: Re: ANN BURTON IN THE RAIN Dim 28 Sep - 20:33 | |
| Je ne connaissais pas non plus (en même temps je ne connais pas grand chose au jazz pour le moment). Mais j'aime beaucoup cette chanson. | |
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| Sujet: Re: ANN BURTON IN THE RAIN | |
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