GIANMARIA TESTA

Lettre d’Erri de Luca* à Gianmaria Testa

Ta voix grimpe à un balcon, souffle à l’aimé les mots à dire à celle qui y est accoudée. Ta voix, c’est Cyrano caché dans le jardin qui enseigne au genre masculin oublieux comment frapper à la porte du baiser d’une fille. Ce sont des syllabes de pluie, de quoi enlever sa veste et la mettre sur les épaules découvertes d’une femme, un des rares gestes sacrés dont l’homme est doté.

* Un des auteurs italiens contemporains les plus importants, né à Naples en 1950, auteur d’une dizaine de romans dont : Tu, mio - Acide, arc-en-ciel - Un nuage comme tapis – Trois chevaux et Montedidio.


Ecoutez El Viaggo sur l'album Valse d'un jour
et Le donne nelle stazioni ,plus jazzy

"Les femmes dans les gares
des jupes comme des cerfs-volants dans les orages
sombres élégances de cormorans
ombres de rouge dans les cheveux et sur les mains

Les femmes dans les gares
toujours quelqu'un les attend
Elles s'en vont
Et ne se retournent pas."(traduction)

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Un trésor dans le fond du grenier!

Un chanteur exquis et plein de ressources, des textes souvent très bien écrits et qui fait honneur à ses origines napolitaines, ville où la chanson est une religion et peut-être un des derniers endroits où les chansons se font au jour le jour et sans complaisance, riment systématiquement avec la vie même quand elle devient plus que difficile. N'oublions pas que le chanteur qui vient hanter la terrasse de La Mort à Venise était en fait napolitain. Cela n'est pas pour rien. Seule la chanson napolitaine boit la coupe jusqu'à la lie.

Oui Naples c'est comme un arc-en-ciel issu du Vésuve



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