IDA KELAROVÁ a vu le jour en République Tchèque et revendique des origines à la fois Rom et Morave. Musicienne naturelle et accomplie, éternelle vagabonde mordant dans l'existence à pleine dents, elle a su très tôt tirer parti de ses propres joies et douleurs, de cette somme de dons et pertes que le destin vous accorde, s'entourant en priorité - pour toujours aller de l'avant -, de gens énergiques et créatifs. C'est pour cela, explique-t-elle, qu'elle aime chanter et enseigner des airs du folklore tsigane, refrains miraculeux qui, à la fois, révèlent et soignent nos émotions profondes.
IDA précise qu'en chacun de nous existe un pouvoir extraordinaire, enfoui, entravé, mais qu'on peut tous libérer en chantant avec ferveur. IDA aide donc celui qui le désire à devenir un gypsy l'instant d'une chanson. Sa voix et ses compositions arrachent non seulement d'irrésistibles frissons à l'auditeur mais forcent le respect de bien des professionnels. En conclusion, on pourrait dire qu'IDA porte son âme à fleur de peau, une âme qu'elle partage, une âme d'une générosité quasi-instinctive. Instinctive également sa voix, libre et prodigieuse... une voix que personne, jusqu'ici, n'a su dompter ni imiter...
Le père d'IDA, KOLOMAN BITTO, fut l'une des personnalités les plus marquantes de la musique tchèque. On dit de lui qu'il possédait un coeur rom très pur et très beau. La musique a toujours occupé le centre de sa vie. C'est lui qui orienta le destin de sa fille. Encore aujourd'hui, la musique de Koloman Bitto reste la principale source d'inspiration d'IDA.
Les quotidiens arpèges familiaux la conduisent - dès l'âge de 6 ans -, au piano et au violoncelle. Elle suit ses premiers cours avec d'excellents professeurs à la People's Music School de Opava... puis plus tard, c'est à l'Académie Janácek de Musique de Brno, qu'elle peaufinera son impressionnante maîtrise. Après ses études de musique, IDA rejoint la troupe du Divadlo na Provázku (Le Théâtre Funambule), l'une des troupes nationales d'acteurs les plus en vue de l'époque. Puis en 1982, elle quitte sa terre natale pour le pays de Galles.
En 1985, elle s'installe au Danemark. En 1988, elle découvre la Norvège avant de réintégrer le pays de Galles. Ce n'est qu'à la mort de son père qu'elle prend soudain conscience du poids de son hérédité. Elle comprend désormais que le sang de son père court dans ses propres veines. C'est au travers de chansons, ce véhicule miraculeux, qu'elle peut en témoigner et rendre hommage aux siens, à ses ancêtres, à ses proches.
Elle peut aussi restituer, redistribuer tout cet amour paternel qu'elle a reçu. IDA commence alors à se produire sur scène, chantant et s'accompagnant au piano. Puis en 1995, elle revient définitivement s'établir dans son pays. Elle s'installe dans une petite ville de montagne, en Bohème-Moravie. IDA fonde L'Ecole Internationale Pour la Voix Humaine (The International School for Human Voice), un lieu où elle désire développer ses uniques théories musicales, et également le tremplin d'une rencontre toujours ouverte entre cultures et groupes ethniques. Les théories enseignées s'appuient sur les connaissances et expériences de ses quinze années de travail mené en Europe de l'Ouest, ainsi que l'héritage de ses racines gypsy.
Avec Desiderius Duzda, en 1998, elle va fonder un groupe tsigane : ROMANO RAT. Avec cette formation, nos deux associés vont se produire avec succès dans le monde entier. C'est pour officialiser cette énorme somme d'efforts qu'ils ont également décidé d'enregistrer
GYPSY BLOOD
En 1999, infatigable, IDA a fondé un choeur de chanteuses rom baptisé CHAJA, choeur souvent intégré par IDA et Romano Rat sur les scènes des festivals internationaux, lors de leurs concerts. CHAJA ajoute à l'ensemble de base une dynamique très féminine, élément primordial de la culture Rom. Romano Rat et Chaja sont, selon leurs propres termes, une famille de jeunes artistes qui se produisent ensemble, composent, enregistrent et enseignent autour du monde, partageant un voyage musical et humain commun : chanter et jouer pour tous et toutes, quelles que soient les classes sociales ou les couleurs de peaux.
IDA nous confie : "Lorsque mon père mourut, j'étais incapable de pleurer, aussi je me suis mise à chanter, je chantais tout le temps et, depuis, je n'ai jamais cessé... J'étais hantée parce que mon père me disait : "Ouvre ta gorge, ouvre ton coeur, n'aie peur de rien et chante"
("phudrav o kirlo, phudrav o jilo, mra data, gil'av"). Je crois que celui qui interprète avec son coeur et ressent chaque note de nos chansons, y découvrira d'énormes provisions d'amour."
Une grande "rassembleuse" avec ce cd
A CONCERT FEATURING CZECH AND INTERNATIONAL STARS OF ETHNIC MUSIC
1 Barem Sergem (Bulgaria), Ej hora hora (Slovakia), Jedna sestra bratra mela (Moravia)
2 Shenala (Bulgaria)
3 Martinette (Spain)
4 Chikomo (Zimbabwe)
5 Lalelisi (Bulgaria)
6 Te me pijav (Gypsy)
7 Ej lásko, lásko (Moravia)
8 Dobru noc (Slovakia)
9 Sedí sokol (Moravia)
10 Allahou - "Quwali" (Pakistan)
11 Souratgaré (Iran)
12 Godiny, Godiny (Bulgaria)
13 Duna ide (Bulgaria)
14 Zeleny vinecek (Slovakia)
15 Kusiyavana (Zimbabwe)
16 Pasi (Zimbabwe)
17 Ej slniecko horuce (Slovakia), Ogrejala (Bulgaria)
18 Mari posa Blanca (Spain)
19 Joj mamo dado (Gypsy)
20 Acalari Bomba (Gypsy)
et ce formidable Staré cikanské pisné avec la complicité de Vera Bila (un phénomène!) dans Old Gipsy Songs, nous proposant une atmosphère délirante tant par le rythme que par l'énergie déployée
http://www.kelarova.com/en/
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