Bannister Dom Perignon
Nombre de messages : 1955 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: FRAN WARREN SOUS LA NEIGE DE JUILLET Mer 31 Oct - 21:03 | |
| A la mort de Claude Thornhill, le premier juillet 1965, les musiciens de sa dernière formation, mais aussi d’autres membres des formations précédentes dont celle, légendaire de 1947, décidèrent de jouer une dernière fois Snowfall, standard dont-il avait écrit la musique en 1941. Et il y doit y avoir eu de l’étrangeté à entendre Koonitz jouer la neige qui tombe inexorablement au milieu de cette église suspendue au milieu de l’été comme une dinde au milieu d’une rôtissoire. Gerry Mulligan : […] Au fond de l’ église derrière moi il y avait Fran Warren, que je n’avais pas revue depuis longtemps. Elle ne devait pas être loin de la quarantaine et sa beauté était frappante, impressionnante à cause de la situation, elle se tenait droite, un peu raide et regardait de temps en temps vers la sortie comme si elle avait voulu s’en aller parce que qu’elle n’aurait pas la force de rester une minute de plus. Elle était arrivée en retard, et quand Lee passa dans les rangs pour nous faire signe qu’il était temps de nous mettre à jouer ce satané morceau qu’aimait tant Claude, elle partit en avance et nous jeta un dernier coup d’œil, ses yeux bleus profonds étaient en larmes. Normal, elle devait tout à Thornhill qui l’avait habillée sans regarder à la dépense et l‘avait fait tourner partout, même là où Randy Brooks, Art Mooney, Billy Eckstine, Charlie Barnet ne l’avaient jamais emmenée. Normal, celle que Duke avait auditionnée en 1941 à l’âge de 15 ans en devant se résoudre à ne pas l’embaucher parce qu’elle était blanche et trop bien balancée - et donc lui attirerait forcément des emmerdements - savait s’y prendre avec les grands orchestres. Ce qu’elle fit avec brio lors de l’enregistrement de Sunday Kind of Love pour Colombia le 11 novembre 1946 - soit un an avant que Jo Stafford ne dusse se résoudre à la graver aussi pour Capitol – un tube qui mit longtemps les dancings californiens sans dessus dessous, de Seattle à Pacific Palissades. Fran, une juive du Bronx dont le véritable nom était Frances Wolfe adorait pourtant les fruits de mer et les huitres, le bruit des vagues à Malibu et les robes de satin noir dont les reflets faisaient chanter la nuit sur les courbes déliées de son corps d’albâtre. Ainsi danse lentement sa voix sur les larges et sombres harmonies portées par un orchestre somptueux et ravélien dirigé par Marty Paich dans You Don’t Know What Love Is , extrait de Hey There! Here's Fran Warren! LP gravé pour HI-FI TOPS en 1958. You Don't Know What Love IsLes petits malins peuvent essayer de deviner qui est le fiancé de circonstance de la chanteuse
Dernière édition par Bannister le Ven 4 Juil - 18:58, édité 6 fois | |
|
tuamotu Magnum
Nombre de messages : 84 Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: FRAN WARREN SOUS LA NEIGE DE JUILLET Jeu 1 Nov - 0:07 | |
| Bannister, j'ajoute juste une image à ce sujet pour te dire que je suis passé et que j'apprécie ton texte sur cette dame... Quelques belles chansons enregistrées entre 1951 et 1955. Je n'ai pas le temps de vous les faire écouter maintenant, mais patience... et il y en a tant d'autres. | |
|
Bannister Dom Perignon
Nombre de messages : 1955 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: Re: FRAN WARREN SOUS LA NEIGE DE JUILLET Sam 15 Déc - 18:39 | |
| Les paroles de Snowfall écrites par Ruth Thornhill et joué religieusement pour l'enterrement de Claude.
Snowfall Softly Gently drift down
Snowflakes Whisper neath my window
Covering trees Misty lights Velvet breeze round my doorstep
Gently Softly Silent Snowfall
Covering trees Misty lights Velvet breezes neath my window
Gently And softly Silent Snowfall
Drift down Drift down Drift down Snowfall | |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: FRAN WARREN SOUS LA NEIGE DE JUILLET | |
| |
|