ETHEL ENNIS

A la fin des années 50, la décoratrice Norma Koch et quelques autres de mes amis sommes allés boire un verre dans une boite ou plusieurs musiciens de l’orchestre de Goodman s’étaient réunis en petite formation. Ils ont joué deux ou trois morceaux et puis une jeune chanteuse, Ethel Ennis est montée sur scène. Je me souviens qu’il faisait froid dans la salle et qu’elle avait gardé un long manteau sur ses épaules. Elle a chanté, avec ce manteau, comme si elle allait partir ou venait d’arriver, comme un coup de vent triste. Bon sang que c’était triste. Parfaitement désabusé.

Robert Aldrich.

Ethel creuse profond le sillon dans cette version de Love For Sale gravée en 1956, mais, à la petite cuiller, avec la désinvolture de ne pas en avoir l’air, et un soupçon de l’ironie suprême qui flotte pâle, blême, distinguée, toutes les boites sans feu et sans sortie.

Merveilleuse introduction du pianiste Hank Jones – le joli motif à la main droite reviendra - et la voix se pose avec une précision et un naturel qui flirtent comme le chât. au bord de la gouttière. La belle rythmique Clarke/Baker et la guitare discrète d’Eddie Biggs tissent le temps et les couleurs de la désaffection derrière la voix très « bittersweet » de la chanteuse.

Love For Sale

Tiens Murray Head lui a piqué un titre de chanson