Nombre de messages : 1955 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2007
Sujet: HELEN MORGAN, THE TORCH Ven 4 Jan - 20:53
Un soir de 1919, Helen Morgan s’est arrêtée de chanter parce qu’une petite gouape nommée Johnny « the razor » Beardsley défonçait le visage d’une danseuse à coup de poings dans les coulisses d’un club de Chicago. Elle s’est tournée vers le rideau et a demandé à ce fils de pute de s’arrêter de cogner. Johnny ne s’est pas arrêté, la fille a perdu connaissance et il a fallu que plusieurs hommes s’y mettent pour l’empêcher de la tuer. A l’époque, ce genre de scène se produisait presque tous les soirs. L’alcool pas encore prohibé coulait à flots et les petits caids qui régnaient sur la nuit balançaient les corps de leurs ennemis dans l’eau glacée du lac Michigan et tout le monde la fermait. Mais Helen Morgan, qui était pourtant fragile du cœur n’eut pas peur de balancer aux flics une dizaine de voyous qui transformaient la vie nocturne de la ville en enfer. Menacée pendant des années, elle se mit à boire de plus en plus et à chanter de manière de plus en plus désespérée, inventant ce qu’on appellerait plus tard les torch songs. Elle mourut, comme un de ses amants, Bunny Berrigan au bout d’une longue nuit demeurée hantée par la peur - qui avait fini par s’y installer confortablement- d’une cirrhose du foie en 1941. Des années avant, à l’époque où Billy rose faisait la cour à Fanny Brice et quand Cole Porter se saoulait encore au bar du Ritz avec Remarque, Florenz Ziegfeld, qui en connaissait un rayon en la matière, avait trouvée fort gaie celle qui n’était alors qu’une danseuse remarquant qu’en plus, elle avait vraiment de belles jambes. De sa vie, Curtiz fit un film avec Ann Blyth, The Helen Morgan Story.
On la revoit en 1935, avec émotion ci-dessous dans I See Two Lovers devant un orchestre dirigé par le crooner canadien Rudy Valée qui, ici, ne chante pas mais dirige. I See Two Lovers